Les techniques utilisées en pâte polymère
La canne en pâte polymère | L'imitation marbre en pâte polymère | Le Mokume Gane en pâte polymère | Le dégradé en pâte polymère |
La pâte polymère : définition
La pâte polymère est une pâte à modeler conditionnée sous forme de pains de différentes couleurs et effets. Les marques que j'utilise sont Fimo, Cernit, Sculpey, Pardo et Kato. Sur les fiches produits des bijoux, vous trouverez les informations complémentaires sur les origines des différentes pâtes utilisées.
La pâte polymère est un médium constitué de PVC, de plastifiants et de pigments. Elle est cuite au four après modelage afin de lui donner son aspect final.
Les différentes techniques utilisées en pâte polymère
La canne en pâte polymère
La canne en pâte polymère est une technique emprunte de l'artisanat du verre : la Murrine. Ce procédé consiste à créer un motif en accumulant des couches de verre et ainsi créer le motif choisi. On découpe ensuite la canne en rondelle pour voir le résultat et ensuite créer un objet teinté dans la masse.
En pâte polymère, le procédé est identique. Une canne est un colombin obtenue après avoir créer un motif couche par couche. Le motif est ensuite étiré puis coupé en transversale pour obtenir de fines tranches de cannes et donc du motif souhaité. Le motif peut être de toute nature : géométrique, florale, animal, réaliste ou imaginaire, tout est possible.
Pour réaliser le motif, chaque partie du motif souhaité est travaillé un par un. Les différentes parties sont ensuite assemblées entre elles afin de former le motif voulu. Le colombin obtenu est ensuite allongé dans sa longueur afin de faire adhérer la pâte et obtenir un motif homogène. La canne est enfin coupée en fines tranches et appliqué sur une plaque de pâte polymère, puis aplatie au rouleau afin de créer une surface lisse.
Le résultat d'une canne en pâte polymère sur un bijou est donc toujours un motif incrusté. J'entends par là que ce n'est pas un dessin appliqué avant ou après cuisson mais bien un motif créé en amont et appliqué par fines tranches sur le bijou.
Le travail des cannes est selon moi, l'un des procédé les plus difficile en pâte polymère. En effet, la réduction de la canne est un travail de minutie et de patience. La réduction de la canne, mal exécutée, peut complètement déformer le motifs et ainsi, devoir tout recommencer. L'application de fines tranches de cannes sur une plaque de couleur est également un travail qui demande précision et dextérité car il faut bien faire adhérer le motif pour n'avoir aucun relief. C'est néanmoins l'une des techniques que je préfère réaliser.
Voici quelques photos du pas à pas d'une canne fleur :
Résultat après réduction, avant la découpe :
Une fois les fines tranches de cannes coupées, elles sont appliquées puis aplaties pour obtenir un résultat lisse.
Le dégradé en pâte polymère
Le dégradé en français, ou son nom en anglais : le Skinner blend est une technique en pâte polymère qui consiste à créer un dégradé sur base d'un fondu entre plusieurs couleurs de pâte polymère. Pour réaliser un dégradé, je forme une plaque avec des triangles. Je replie ensuite la plaque obtenue et aplatis de nouveau la plaque. Je réalise ce procédé au minimum une trentaine de fois pour obtenir le fondu et ainsi obtenir un dégradé.
La technique du dégradé est attribuée à Judith Skinner, en 1996 (d'où son nom en anglais). C'est elle qui a mis au point la technique du dégradé et ainsi obtenir toutes les nuances de couleurs.
Le Mokume Gane en pâte polymère
Le Mokume Gane est une technique japonaise utilisée dans le travail du métal. Apparu au 17e siècle, elle était utilisée au départ pour orner des épées. Aujourd'hui, cette technique est toujours utilisée en orfèvrerie et en bijouterie.
Vulgairement expliquée, la technique du Mokume Gane consiste à superposer de fines plaques de métal, de les aplatir, de les torsader ou déformer, puis de les lustrer pour faire apparaitre les motifs grâce à la déformation.
En pâte polymère, c'est finalement le même procédé qui est utilisé. On cherche à déformer un bloc constitué de fines plaques de pâtes, afin de faire apparaitre les motifs. En utilisant des feuilles métalliques et de la pâte translucide, le résultat donne beaucoup plus de profondeur à la pièce.
Sur les photos suivantes on voit un bloc de pâte polymère réalisé avec la technique du Mokume Gane. La seconde photo représente une plaque alternée de tranches obtenues du Mokume Gane associées à du violet
La sérigraphie (ou silk screen) en pâte polymère
La sérigraphie est un travail relativement simple en pâte polymère, mais qui donne toujours de jolis résultats. On utilise en pâte polymère le terme anglais silk screen pour cette technique. C'est en réalité le même procédé utilisé dans l'imprimerie qui consiste à imprimer un motif directement avec de l'encre à travers un écran (ou pochoir).
En pâte polymère, il existe également une multitude d'écran de sérigraphie sur le marché. On pose l'écran sur de la pâte crue ou cuite, et on utilise de la peinture acrylique, des pastels secs ou encore des poudres de Mica pour "imprimer" le motif à travers le pochoir choisi.
Sur les photos suivantes, on peut voir différents résultats avec différents écrans de sérigraphie utilisés.
L'imitation Marbre en pâte polymère
Il existe une multitude d'imitation en pâte polymère, c'est d'ailleurs l'un des nombreux avantages de la pâte polymère. Mais l'imitation marbre est la technique que j'utilise le plus. Il existe différentes techniques pour créer un effet marbré.
Soit en mélangeant plusieurs couleurs de pâte différentes et obtenir des marbrures.
Soit, et c'est plus souvent cette technique que j'utilise, en formant des petits morceaux de pâte d'une ou plusieurs couleurs et en ajoutant de la peinture acrylique sur tous les petits morceaux obtenues. En aglutinant les morceaux recouverts de peinture, on forme un bloc. Lorsque l'on tranche ce bloc, on obtient l'imitation marbre. Il est tout à fait possible d'ajouter des paillettes, des feuilles métalliques ou autres médiums pour donner un effet suplémentaire à la marbrure. L'important est d'avoir un contraste net entre les couleurs de pâtes et la peinture.
Sur les photos suivantes on peut voir un bloc réalisé avec du noir et de la peinture acrylique blanche et une plaque obtenue en bleu avec des restes de pâte de différentes couleurs.